Abheek Bhattacharya,
The Wall Street Journal
HONG KONG (Dow Jones)--Le scandale de la manipulation des tests anti-polluants de Volkswagen (VOW.XE) aurait été tout aussi fâcheux s'il avait éclaté à un autre moment, mais pour les actionnaires, il tombe d'autant plus mal que le premier marché du constructeur allemand - la Chine - ne bénéficie plus de sa croissance galopante d'antan.
Au moins, les accusations selon lesquelles Volkswagen a faussé les tests d'émissions de ses voitures aux Etats-Unis ont peu de chances d'atteindre la Chine puisque le constructeur n'y vend quasiment aucune voiture diesel.
En revanche, le ralentissement de la croissance chinoise pourrait finir de plomber Volkswagen. Les ventes du groupe dans le pays se sont révélées au premier semestre inférieures de 3,9% à celles de la période correspondante de l'an dernier. Numéro un du marché automobile chinois, Volkswagen aura du mal à échapper à contrer la tendance. La part de marché du constructeur allemand a glissé à 18,1% entre janvier et août, contre 18,9% en 2014, selon les données de LMC Automotive.
Craintes pour les bénéfices
Les inquiétudes portent essentiellement sur les bénéfices du groupe. La demande chinoise de voitures, pendant les années fastes, était à ce point supérieure à l'offre que Volkswagen y vendait, par exemple, sa très populaire berline Passat à un prix supérieur de 15% à celui affiché aux Etats-Unis, après ajustements fiscaux. Il n'est pas étonnant, dans ces conditions, que la Chine ait contribué à hauteur de 65% au bénéfice net de Volkswagen en 2014.
Ces niveaux de prix n'ont pu que retomber lorsque les constructeurs automobiles ont entrepris d'augmenter leur production - sans doute un peu trop. En avril dernier, les coentreprises de Volkswagen ont annoncé des baisses de prix ou bien proposé des primes supplémentaires aux acheteurs. Les marges opérationnelles des coentreprises chinoises du groupe ont reculé à environ 14% sur le trimestre terminé en juin, contre 19% un an plus tôt.
De nouvelles réductions de prix attendues
Ces marges pourraient encore diminuer, et pas uniquement en raison de la baisse des ventes. Les remises des concessionnaires se sont multipliées même après les baisses de prix et les primes proposées en avril, selon les données de Macquarie, ce qui laisse entendre que de nouvelles réductions sont indispensables. Or Volkswagen continue, dans le même temps, à augmenter son offre, puisque le groupe a inauguré au mois de mai une nouvelle usine dans le sud de la Chine.
La marge opérationnelle des coentreprises chinoises a parfois enfoncé le seuil des 5% au cours des dix dernières années, selon Morgan Stanley. Voilà qui devrait au moins donner aux investisseurs une vague idée du plongeon que pourraient opérer les bénéfices de Volkwagen.
-Abheek Bhattacharya, The Wall Street Journal
(Version française Emilie Palvadeau) ed/EC
(END) Dow Jones Newswires
September 28, 2015 06:11 ET (10:11 GMT)
Copyright (c) 2015 Dow Jones & Company, Inc.